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Thèse Année : 2014

Man and System

L'Homme et le Système

Résumé

On economic rationality depend most of econometric, macroeconometric and microeconomic models which are proposed in scientific articles. All the economic analysis presuppose a certain level of individual rationality, which would predispose an individual to act in such an such a way, such that it would be possible to determine one’s behaviour in advance. Even disputed, neoclassic approach of economic rationality has not been totally forsaken by economists yet. Questioned by Herbert Simon with his theory of bounded rationality, whose works enable to develop many studies on cognitive rationality, its field of analysis was simply moved but never basically reconsidered. Nevertheless the postulates of economic rationality, even bounded or cognitive, do not give an objective and total resolution to daily economic problems. Moreover we can recognize that each model contains many unrealistic hypotheses. The subject of this PhD is precisely to free oneself from any quixotic presupposition. I will particularly refer to the thought of Immanuel Kant, Arthur Schopenhauer, Friedrich Nietzsche and Michel Foucault, that is to say to transcendental aesthetic and its existentialist and structuralist consequences, so as to rethink the concept of rationality. This new conception naturally leads to a new paradigm based on difficult links between the individual willing of freedom and the power, which makes the system and transform the reality of the man in a systemic universe. The system destructs the being, replaces it by phenomena, and creates many different systemic rationalities.
L’Homme et le Système, Critique destructuraliste du principe de rationalité, se propose d’interroger le concept de rationalité économique d’un point de vue philosophique. Il ne s’agit pas uniquement de confronter les postulats de la rationalité avec un ou plusieurs courants de pensées, mais bien de formuler une argumentation de type philosophique visant à remettre assez sérieusement en question ce concept. Dans la thèse, je me réfère bien plus à la philosophie qu’à la pensée économique qui traite du problème de la rationalité – j’en fais un exposé relativement conséquent dans l’introduction. Ce choix est justifié par le fait que, en dépit de la richesse, par le nombre, des publications traitant cette problématique, le fond de la réflexion ne s’extrait jamais du paradigme dominant ; il n’est donc guère plus utile, passée l’introduction, de revenir dessus. La première partie questionne la causalité. Pourquoi commencer ainsi ? Parce que, dans une démarche scientifique, qui consiste de fait en l’étude d’une suite de causes et d’effets, il m’est apparu indispensable de déterminer précisément en quoi consiste le raisonnement rationnel. Qu’est-ce que la raison ? Qu’est-ce que la rationalité dans la science ? Si l’on ne répond pas à cela, comment peut-on aspirer à penser rationnellement ? Il s’avère que, après étude, la rationalité, caractère de ce qui est rationnel, c’est-à-dire lié à la raison, n’est autre que la faculté de juger. Une fois ceci établi, je m’intéresse, dans le Livre II, à des considérations morales. Ce choix n’est pas anodin, dans la mesure où les préoccupations morales concernent chaque individu et affectent leur faculté de juger. La morale produit de valeurs, lesquelles proviennent d’individus, qui créent des systèmes moraux normatifs, de sorte que l’homme se trouve immergé, moins de gré que de force, dans un certain mode de pensée moral. Il apparaît alors que, dans ce cadre, la rationalité, c’est le reflet de la norme morale, la valeur morale, ce que Nietzsche nomme clairement dans Aurore les « préjugés ». Par extension, j’en viens à déduire, dans la dernière partie de la thèse, que cette morale a des prolongements de nature politique ; les normes morales deviennent normes politiques, instruments de pouvoir. Et donc la rationalité devient tout simplement l’expression d’une certaine forme de pouvoir, le pouvoir d’un système. Telle est ma conclusion, la rationalité n’est ni substantive, ni procédurale, ni limitée, ni physiologique, elle est systémique. Comprendre le pouvoir c’est comprendre la rationalité. Et donc il semble que, en vue de conduire la science économique vers des horizons élargis, il soit préférable de laisser de côté les hypothèses abstraites et souvent irréalistes de la rationalité, pour leur substituer une compréhension des comportements humains basée sur les systèmes de pouvoir qui influencent nos actions au quotidien.
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Citer

Dimitri Lasserre. L'Homme et le Système : Critique destructuraliste du principe de rationalité. Économie et finance quantitative [q-fin]. Université des Antilles et de la Guyane, 2014. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-01222627⟩
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