Qu’est-ce qu’une capitale mondiale littéraire ? Pour une géocritique rêveuse
Résumé
¿Puede la idea de capital cultural o de capital literario escapar al punto de vista desde el que la miramos? Para decirlo de otra manera, ¿existe una capital literaria mundial reconocida "mundialmente" como tal? La hipótesis de Pascale Casanova en La República Mundial de las Letras es que París ha desempeñado este papel durante mucho tiempo, pero esta opinión ha sido cuestionada fuera de Europa y a menudo acusada de eurocentrismo. Algunos podrían pensar que Nueva York ocupa hoy ese lugar, pero sobre todo gracias a la subordinación parcial de la literatura al gran mercado del libro, que no es lo mismo. Para poder hablar de una capital literaria mundial, tendríamos que poder identificar una ciudad con la literatura, no sólo social, económicamente, sino también imaginativamente e incluso lingüísticamente. Escritores de todo el mundo deberían reunirse para experimentar la literatura en su lengua y entre lenguas. La globalización, que podría favorecer estas condiciones, hace que el cumplimiento de estos cuatro criterios –económico, social, imaginario y lingüístico– sea en realidad imposible. La extrema concentración económica, que afecta también a los grandes grupos editoriales, y la dispersión de los centros, hacen que la noción misma de capital mundial sea una idea obsoleta. Entonces, ¿qué le pasa a ella? ¿Seguimos yendo a una ciudad por motivos literarios? ¿Cómo se cruzan lo real y lo imaginario de la literatura en un mismo lugar, en un lugar único? Me gustaría responder a estas preguntas contando brevemente la historia de una idea y mostrando cómo la imaginación "geoliteraria" compensa la desaparición de cualquier capital literaria mundial promocionando otros lugares, vinculados a otras historias y abriéndose a otras imaginaciones.
Est-ce que l’idée de capitale culturelle ou de capitale littéraire peut échapper au point de vue depuis laquelle on la regarde ? Pour le dire autrement, existe-t-il une capitale littéraire mondiale "mondialement" reconnue comme telle ? C’est l’hypothèse de Pascale Casanova dans La République mondiale des lettres, que Paris a longtemps joué ce rôle, mais cette hypothèse a été contestée hors de l’Europe, et souvent taxée d’eurocentrisme. Certains pourraient penser que New York occupe cette place aujourd’hui, mais en subordonnant en partie la littérature au grand marché du livre, ce qui n’est pas la même chose. Pour pouvoir parler de capitale littéraire mondiale, il faudrait pouvoir identifier une ville à la littérature, non seulement socialement, économiquement, mais aussi imaginairement et même linguistiquement. Il faudrait que des écrivains du monde entier s’y retrouvent pour y vivre la littérature dans leur langue et entre les langues. La mondialisation, qui pourrait favoriser ces conditions, rend la réunion de ces quatre critères – économique, social, imaginaire et linguistique – impossible en réalité. La concentration économique extrême, qui touche aussi les grands groupes éditoriaux, la dispersion des centres, fait de la notion même de capitale mondiale une idée obsolète. Que devient-elle alors ? Va-t-on encore dans une ville pour des raisons littéraires ? Comment se croisent le réel et l’imaginaire de la littérature dans un même lieu, dans un lieu unique ? J’aimerais répondre à ces questions en racontant brièvement l’histoire d’une idée et en montrant comment l’imaginaire « géolittéraire » supplée la disparition de toute capitale mondiale littéraire en promouvant d’autres lieux, liés à d’autres histoires et ouvrant à d’autres imaginaires.
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Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte