Potentiel d’une stratégie de séquestration de la chlordécone.
Résumé
Il a été montré que l’absorption était proche de 100% y compris lorsque la chlordécone était ingérée via du sol contaminé. Un moyen de limiter cette absorption est la séquestration de la molécule, en amont de l’ingestion ou dans le tractus digestif. Ces deux stratégies ont été testées et il apparaît que seule la première est efficace. Le fait d’ajouter un séquestrant au moment de l’ingestion ne permet pas d’établir une liaison suffisante pour empêcher l’absorption. Il est nécessaire de bénéficier d’une période de maturation suffisante (des périodes toutes supérieures à 3 semaines ont été testées). Ceci est interprété comme un temps de diffusion du contaminant dans la microporosité des matières carbonées utilisées. Plusieurs matrices carbonées ont été testées. Afin quelles soient compatibles avec l’élevage, ce sont systématiquement des matrices à base de matière première végétale qui ont été utilisées. Deux principaux facteurs de différenciation ont été testés : la matière première ligno-cellulosique et le processus de pyrolyse avec ou non activation. Pour chacun de ces facteurs plusieurs modalités ont été retenues. Pour la matière première ont été testés du chêne, des enveloppes de noix de coco et des sargasses. Pour le procédé d’obtention deux températures de pyrolyse ont été appliquées (500 et 700°C) avec ou non activation. Celle-ci a pu être chimique (acide phosphorique) ou physique (vapeur d’eau, gaz carbonique ou combinaison des deux). Des charbons activés commerciaux ont été utilisés comme référence. Les résultats obtenus sont très encourageants pour les charbons activés, des rétentions de plus de 90% ont été observées pour les meilleurs d’entre eux sur sols artificiel et de plus de 50% avec des sols naturels prélevés aux Antilles.